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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/677

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AND

forteresse qu’il voulait faire construire sur la costa San-Giorgio, pour contenir les Florentins ; mais ayant été lui-même chassé en 1343, cette forteresse ne fut bâtie que bien plus tard, par les Medicis, sous le nom de Belvédère. André ne partagea point la disgrâce du duc d’Athènes ; on ne considéra que les services qu’il avait rendus ; il fut nommé citoyen de Florence, où il mourut, en 1345, comblé de biens et d’honorables distinctions ; il fut inhumé à Ste-Marie del Fiore, où son fils Nino lui érigea un monument. Parmi les élèves d’André Pisano, on cite Nino son fils, qui termina une figure de la Vierge, commencée par son père, pour l’église de Santa Maria Novella, et qui exécuta beaucoup d’autres ouvrages de sculpture, tant à Florence qu’à Pise et à Naples. C-n.


ANDRÉADE (Ferdinand d’), amiral portugais, fut l’un des capitaines qui portèrent dans l’Inde les lois et les arts de l’Europe. Andréade commandait en 1518 la première flotte européenne qui ait paru sur les côtes de la Chine. Il y fit le commerce avec une modération et une bonne foi à laquelle ses compatriotes n’avaient point accoutumé les peuples de l’Asie. Au moment de son départ, on publia, par son ordre, dans tous les ports où il avait abordé, que, si quelqu’un avait à se plaindre des Portugais, il était invité à faire sa déclaration, pour que le coupable fût puni, en présence même de l’offensé. Cette conduite allait faire ouvrir à sa flotte les ports que la jalousie des Chinois ferme si sévèrement aux étrangers, lorsque Simon d’Andréade, frère de Ferdinand, parut sur les côtes avec une nouvelle escadre. Celui-ci détruisit, par la violence et le brigandage, l’heureux effet de la prudence et de la vertu de son frère. Les ports de la Chine furent fermés aux Portugais, et n’ont été rouverts, depuis cette époque, aux navigateurs européens, qu’à des conditions onéreuses et humiliantes. E-d.


ANDREÆ (Jean), archiviste des comtes de Nassau, vivait au commencement du 17e siècle, et occupa cette place pendant quarante ans. Il a écrit une histoire fort volumineuse de la maison de Nassau, et, comme il en avait les archives à sa disposition, son travail est fort précieux, surtout pour l’histoire de la guerre de trente ans, sur laquelle il a publié des documents authentiques et qui ne se trouvent point ailleurs. G-t.


ANDREÆ (Jean-Gérard-Reinhard), pharmacien, non moins distingué par ses connaissances que par ses vertus, né à Hanovre en 1724, fit ses premières études à Berlin, et parcourut ensuite, pour les achever, les principales universités de l’Allemagne et de la Hollande. Il séjourna aussi quelque temps en Angleterre, et contracta pendant ses voyages des relations d’amitié avec les physiciens et les chimistes les plus célèbres de ce temps, tels que Muschenbroek, Franklin, de Luc, Gmelin, etc. De retour à Hanovre, il prit la direction de la pharmacie de son père ; publia, dans le Magasin Hanovrien, des dissertations de physique et de chimie, la plupart intéressantes, et forma un beau cabinet d’histoire naturelle, dont il a laissé, à sa mort, un catalogue raisonné. En 1765, le roi d’Angleterre le chargea d’examiner les principaux genres de terre de l’électorat de Hanovre, et le résultat de ses recherches parut, en 1769, sous le titre de : Dissertation sur un grand nombre de terres qui forment le sol des possessions allemandes de Sa Majesté britannique, et sur leur emploi pour l’agriculture. Les pertes de fortune et les souffrances physiques qui remplirent la fin de sa vie interrompirent ses travaux, mais n’altérèrent point la douceur de son caractère. Il mourut en 1793, regretté surtout des pauvres, qu’il avait toujours soignés gratuitement. Le médecin Zimmermann, qui lui donna des soins pendant sa maladie, parlait avec une haute estime de ses lumières et de ses vertus. Son portrait se trouve en tête du 77e volume de la Bibliothèque allem. univ. de Nicolaï. G-t.


ANDRÉANI (André), peintre distingué et habile graveur en bois, appelé mal à propos Andréossi par quelques auteurs, confondu par d’autres avec Altdorfer, à cause de la ressemblance des monogrammes de ces deux artistes, naquit à Mantoue en 1540. Génie précoce, plein de verve et de chaleur, il fit de rapides progrès dans l’art du dessin, et quitta fort jeune sa patrie pour aller se fixer à Rome, où il mourut en 1623. Le nombre d’estampes attribués à Andréani est considérable ; mais beaucoup sont des planches gravées par d’autres maîtres, qu’il a retouchées, et où il a mis son monogramme pour en assurer le débit. On recherche beaucoup celles qui sont entièrement de sa main, surtout les morceaux en camaïeu, parmi lesquels nous citerons : 1° le pavé de Sienne gravé d’après Beccafumi, en 1587 ; 2° le Déluge, d’après le Titien ; 3° Pharaon submergé, d’après le même ; 4° le Triomphe de Jules-César, gravé en 1598 sur un dessin d’André Mantègne, et plusieurs autres ouvrages remarquables, d’après le Parmesan, Salviati, Raphaël, etc. B-n.


ANDRÉAS, ou ANDRON, médecin grec, disciple d’Hérophile, qui, selon Polybe, vivait sous Ptolémée Philopator. environ deux siècles avant J.-C. Dioscoride le cite comme s’étant distingue par la connaissance des plantes ; Celse, comme ayant beaucoup écrit sur la chirurgie et les vertus des médicaments. Galion en parle avec mépris, mais sans doute pour venger Hippocrate, qu’Andréas, par aveuglement pour son maître Hérophile, faisait profession de dédaigner. Il avait composé un ouvrage sous le titre de Narthex, espèce de pharmacopée portative, qui n’est pas parvenue jusqu’à nous, et qu’on ne connaît que par ce qu’en dit Galien. Voici les ouvrages que Manget lui attribue, et qui sont aussi perdus pour nous : 1° de Rebus in quibusque oppidis Siciliæ memorabilibus ; 2° de medica Origine ; 3° de iis quæ falso creduntir ; 4° de iis quæ morsu venata sunt, sive de serpentibus ; 5° de Herbis sive de Plantis ; 6° Glossometa ad Nicandrum. On croit qu’il faut distinguer cet Andréas d’un autre médecin du même nom, fils de Chrysarus, auquel Galien fait le reproche d’avoir introduit dans la médecine les noms et les superstitions des Babyloniens, et autres peuples orientaux, C. et A-n.