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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/681

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Epistolæ Proverbiales et lepidiisimæ nev minus sententiosæ, Paris, in-4o, sans date ; ensuite, Paris, 1508, et réimprimées plusieurs fois à Cologne, à Anvers, à Bâle, etc. Plusieurs de ces épîtres sony purement morales ; plusieurs aussi sont satiriques, et prouvent qu’Erasme n’avait pas tort d’accuser l’auteur de pétulance et de malignité. 4o De Neapolitana Victoria, Paris, 1496 et 1508, in-4o ; poëme d dédié à Charles VIII, et dont nous avons vu que ce roi avait si bien payé la dédicace. 5o De secunda Victoria Neapolitana, a Ludovico XII reportata, sylva, Paris, 1502 et 1507, in-4o. 6o De regia in Genuenses Victoria libri 3, Paris, 1509, in-4o. On voit, par ces derniers ouvrages, qu’Andrelini méritait bien son titre de poeta regius. 7o Bucolica, Paris, 1501, in-4o. L’imprimeur de ces Bucoliques dit, dans un Avertissement au lecteur, qu’à son avis, elles ne le cèdent à celles ni de Virgile ni de Calpurnins, deux poètes assurément très-différents l’un de l’autre, et que l’on voit pourtant qu’il mettait sur la même ligne ; mais, si l’usage était dès ce temps-là, comme il l’est assez souvent du nôtre, que les auteurs fissent eux-mêmes l’avertisssement de l’imprimeur, que devons-nous penser de la modestie et du discernement d’Andrelini ? 8o Hecatodisticon, Paris, 1512 et 1513, in-4o., et ensuite réimprimés plusieurs fois. Ces cent distiques moraux eurent pendant assez longtemps, beaucoup de vogue. On en a eu deux traductions en vers français, l’une en quatrains, par Jean Paradin, 1545, l’autre, par Privé, 1604, traduction très-propre, selon Baillet, à discréditer l’original. On trouve des vers d’Andrelini dans la première partie du recueil de Gruter, Deliciæ Poetarum Italorum. Quelques lettres de lui sont imprimées parmi celles d’Érasme ; il y en a une autre à la tête de la première édition des Adages du même Érasme, faite à Paris, en 1500. Ses poésies se conservent aussi manuscrites dans plusieurs grandes bibliothèques, et notamment dans la bibliothèque royales de France, no 5087 ; et Montfaucon (Bibliotheca Bibliothecarum, manuscrits, t. 2, p. 1072), parle d’un manuscrit faisant le 195e vol. de la Bibliothèque de Coislin, réunie depuis à celle de St.-Germain, et maintenant à la bibliothèque impériale, ayant pour titre : Livre plein du miniatures, fait pour la reine Anne, tandis que son mari, Louis XII faisait la guerre en Italie, avec des vers de Fausto Andrelini de Forli, etc. G-é.


ANDREOSSI (François), né à Paris le 10 juin 1633, mourut à Castelnaudary en 1688. Jusqu’au commencement de ce siècle, Riquet avait été généralement regardé comme l’inventeur et l’entrepreneur du canal de Languedoc ; c’était l’opinion du maréchal de Vauban, qui avait inspecté ce canal, et dont le témoignage positif ne laissait aucun doute ; c’était celle de d’Aguesseau, de Basville, de Bezons, intendants de la province ; de Colbert, sous les ordres et le ministère duquel s’exécutait ce magnifique ouvrage ; du public, en un mot ; et, dans l’inscription gravée, en 1661, sur l’écluse de Toulouse, Riquet est représenté comme inventeur du projet : Instante viro clarissimo riquet, tanti operais inventore anno 1667. Piganiol de la Force avança le premier, dans sa Description de la France, « que le sieur Riquet se chargea de l’exécution du canal, sur le plan et les mémoires du sieur Andreossi, qui était pour lors employé dans les gabelles de la province. un François Andreossi était mathématicien et ingénieur ; il n’occupa jamais d’emploi dans les gabelles et cette inexactitude, dans une partie de l’assertion de Piganiol, ne prévient pas en faveur de l’autre. Quoique l’opinion de cet auteur fut copiée par quelques écrivains, celle du public ne changea point, ne fut même pas ébranlée parce qu’aucun témoignage contemporain ne venait à l’appui, et parce que l’ouvrage de Piganiol ne parut qu’en 1718, prés de quarante ans après la mort de Riquet. La gloire comme inventeur lui semblait donc assurée, lorsqu’un officier général, distingué par ses connaissances, ses talents, et le rang qu’il occupait ; vint la lui disputer de nouveau, et la réclamer pour sont bisaïeul, François Andreossi. Il ne nous appartient point de prononcer, ni même d’émettre aucune opinion sur le procès, dont les pièces ont été mises sous les yeux du public ; contentons-nous de les indiquer ; elles consistent 1o dans l’Histoire du canal du Midi, par le général Andreossi ; 2o dans la réponse de MM. de Caraman, intitulée : Histoire du canal de Languedoc, avec cette épigraphe : Cuique suum. On trouve un examen impratial de cette question, une discussion faite avec beaucoup de soin, et les recherches les plus approfondies sur le véritable auteur du canal, dans l’Histoire du corps impérial du génie, par M. Allent, lieutenant-colonel dans ce corps, et maître des requêtes. Si les droits de François Andreossi à la gloire d’avoir inventé le cantal sont en litige. celle d’avoir contribué à l’exécution de ce beau monument de l’industrie humaine ne peut lui être contestée, et l’on n’a jamais douté de ses connaissances et de ses talents. On a de cet ingénieur : 1o une Carte du canal de Languedoc, 3 feuilles in-fol, publiée en 1669. Le 5 février de l’année suivante, Riquet écrivit à Colbert une lettre conservée aux archives du canal (A. C. C.), et dans laquelle il exprime son mécontentement en ces tenues : « J’ai été bien surpris, lorsque j’ai vu certaine carte du canal, de l’invention du sieur Anndreossi, mon employé. L’auteur publie des pensées que je gardais dans le secret. Cela fera qu’à l’avenir je semi plus circonspect envers ledit sieur Andreossi, et que peut-être je ne m’en servirai plus. » Cette carte est curieuse et recherchée des connaisseurs, précisément pour les motifs qui excitèrent les réclamations de Riquet. 2o Extrait des Mëmoires concernant la construction du canal royal de communication des deux mers, océane et méditerranée, en Languedoc, par Francois Andreossi, en 1675. Cet écrit n’a été imprime qu’en l’an 8, pour la première fois, dans l’ouvrage cité du général Andreossi ; il se trouve encore dans la réplique de MM. de Caraman, avec quelques observations. François Andreossi était d’une famille originaire d’Italie : il voyagea dans ce pays pour perfectionner ses connaissances en hydraulique. Après la mort de