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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/713

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ANG

1415, s’emparèrent du palais, après avoir arrêté d’Angennes, son fils, et plusieurs seigneurs de la cour ; mais le dauphin ayant réprimé les séditieux, d’Angennes recouvre la liberté, fut rétabli dans sa charge, et, la même année, reçut de ce prince une gratification en considération « de ce qu’il l’avoit enseigné au fait de la jouxte, et avoit été le premier contre qui il s’étoit essayé et avoit jouxté. » Fidèle à la cause de son pupille, d’Angennes se joignit aux seigneurs français qui s’opposaient à l’usurpation des Bourguignons et des Anglais, et périt en 1424, à la bataille de Verneuil. ─ Un autre d’Angennes (Jacques), de la même famille, fut capitaine des gardes du corps, sous les règnes de François Ier, de Henri II, de François II et de Charles IX, lieutenant général de leurs armées, et gouverneur de Metz. Chargé, en 1557, de conduire à Paris un corps de troupes pour réprimer une sédition des étudiants de l’université, il les fit rentrer dans le devoir. Il se distingua, la même année, au siége de St-Quentin. Catherine de Médicis lui donna, en 1561, la mission délicate d’aller en Allemagne proposer aux princes protestants une ligue fédérative pour s’opposer aux résolutions qui allaient être prises au concile de Trente. Cette démarche n’eut aucun résultat, et d’Angennes mourut l’année suivante. B-p.


ANGENNES (Claude d’), fils du précédent, né à Rambouillet en 1538, conseiller-clerc au parlement de Paris en 1565 ; envoyé, trois ans après, vers Cosme de Médicis, grand-duc de Toscane, avec le titre de conseiller d’État ; évêque de Noyon en 1577, puis du Mans en 1588, à la place de son frère Charles, y établit un séminaire, et y mourut, le 15 mars 1601. On a de lui : 1° Remontrance du clergé de France, 1583, in-8o. 2° Autre, 1596, in-8o. 3° Lettre de l’évêque du Mans, avec la réponse à elle faite par un docteur en théologie, en laquelle est répondu à ces deux doutes : Si on peut suivre en sûreté de conscience le parti du roi de Navarre et le reconnaitre pour roi, et si l’acte de frère Jacques Clément doit être approuvé en conscience, et s’il est louable ou non ? 1589, in-8o. Le docteur en théologie est le fameux ligueur Jean Boucher, qui, dans sa réponse, vomit toutes sortes d’injures contre Henri III. 4° Avis de Rome, tirés des lettres de l’évêque du Mans d’Henri de Valois, 1589, in-8o. L’auteur des réflexions sur ces lettres se prononce fortement contre Henri III. 5° Lettre à Henri III, dans laquelle il lui rend compte de sa mission à Rome, relative à la mort du cardinal de Guise. N-l.


ANGENNES (Charles d’), également connu sous le nom de Cardinal de Rambouillet, descendait d’une ancienne et noble famille, originaire du pays de Thimerais dans le Perche. Il naquit en 1330, et, après avoir terminé ses études avec succès, embrassa l’état ecclésiastique. Il fut pourvu de l’évêché du Mans après la mort du cardinal J. du Bellay, et en prit possession en 1560. Pendant qu’il faisait la visite de son diocèse, les protestants s’emparèrent de sa ville épiscopale, pillèrent les églises, et mirent le feu dans plusieurs couvents. Son absence au moment du danger le fit soupçonner de quelque intelligence avec les chefs des huguenots ; on l’accusa même d’avoir reçu pour sa part du butin les statues en argent des douze apôtres qui décoraient sa cathédrale ; mais cette calomnie est si absurde, qu’on peut se dispenser de la réfuter. L’évêque du Mans se rendit en 1563 au concile de Trente, et fut l’un des prélats qui assistèrent à la clôture de cette mémorable assemblée, où il s’était distingué par son éloquence. Il fut ensuite nommé ambassadeur de France à Rome, et mérita l’estime du pape Pie V, qui le décora de la pourpre en 1570. Il eut part à l’élection de Grégoire XIII, et se hâta de revenir dans son diocèse, où le rappelaient les besoins de son troupeau. À son arrivée, il s’empressa de pourvoir les paroisses de pasteurs et des objets nécessaires au culte, et il contribua beaucoup par ses libéralités à rétablir l’église cathédrale dans sa première splendeur. Charles d’Angennes fit un second voyage à Rome, pour assister au conclave qui plaça Sixte-Quint sur la-chaire de St-Pierre. Ce pontife, qui connaissait ses talents, le retint à sa cour, et peu de temps après lui donna le gouvernement de Corneto. Notre prélat mourut en cette ville, le 23 mars 1587, à l’âge de 56 ans, et fut inhumé dans l’église des Cordeliers, ou l’on voit son épitaphe, rapportée par plusieurs auteurs. le bruit se répandit qu’il avait été empoisonné par ses domestiques, auxquels il avait légué la plus grande partie de sa fortune ; mais ce fait n’est point éclairci. (Voy. l’Hist. des évêques du Mans, par Lecorvaisier, p. 846 et suiv.) Son frère, Claude d’Angennes (voy. l’art. précéd.), lui succéda sur le siége épiscopal du Mans. On conserve à la bibliothèque du roi les mémoires de l’ambassade du cardinal de Rambouillet. Le portrait de ce prélat a été gravé par Ragot et par Boissevin. W-s.


ANGERIANO (Girolamo), poëte napolitain qui florissait au 16e siècle, laissa des poésies latines fort estimées de son temps ; elles furent imprimées pour la première fois à Naples, en 1520 ; in-8o, sous ce titre : Ἐρωτοπαίγνιον, Eclogæ ; de Obitu Lydæ ; de Vero Poeta ; de Porthenope. Son Erotopægion, qui est un recueil de petites pièces amoureuses, et qu’il avait pourtant dédié à l’archevêque de Bari, fut réimprimé à Paris, en 1542, in-12, avec les poésies de Marulle et de Jean Second ; et ensuite ibid., en 1582, aussi in-12. Elles sont fort au-dessous de celles de ces deux autres poëtes ; G-é.


ANGHIERA (Pietro Martire d’) naquit en 1455, à Arona, sur le lac Majeur. Sa famille, l’une des plus illustres de Milan, tirait son nom d’Anghiera, sur le même lac, d’où elle était originaire. Étant allé à Rome, en 1477, il se mit au service du cardinal Ascanio Sforza Visconti, et ensuite de l’archevèque de Milan. Pendant dix ans qu’il y resta, il forma des liaisons avec les littérateurs les plus distingués, entre autres avec Pomponio Leto. Il passa en Espagne en 1487, à la suite, d’un ambassadeur de cette cour, qui y retournait : il fut présenté au roi Ferdinand et à la reine Isabelle, entra au