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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/123

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naturelle qu’elle ne cesse de couvrir dans son mouvement en avant et sur laquelle elle possède Lyon avec son camp retranché comme base et Dijon comme place de ravitaillement et de défense.

» Quoi qu’il advienne, le but sera donc atteint : menacer les communications de l’ennemi sans découvrir les siennes.

» Dans ce même temps l’armée du Nord doit venir border l’Oise de Chagny à Creil, puis se concentrer sur la gauche pour se porter par Reims sur les communications de l’ennemi et venir donner la main à l’armée de Langres ou, suivant les circonstances, se concentrer sur la droite pour venir donner par Saint-Denis la main à l’armée de Paris et concourir ainsi au résultat de la sortie générale exécutée par celle-ci.

III. « Menacer les communications de l’ennemi pour l’obliger à lâcher prise et à rétrograder est l’une des manœuvres les plus usuelles à la guerre ; l’expérience de l’histoire militaire prouve qu’une telle manœuvre même médiocrement conduite a presque toujours été couronnée d’un plein succès.

» En 1800, le général autrichien Mélas opérait sur le Var contre la France.

» Sa ligne de communication passait par Coni, Alexandrie et la rive droite du Pô. Bonaparte avec 36 000 hommes franchit le Saint-Bernard et vint se placer à cheval sur cette ligne à Marengo.

» Mélas menacé d’être coupé de Mantoue et de l’Adige, sa base, se concentre en toute hâte sur Alexandrie.

» Vaincu en avant de cette place, il se trouve dans l’alternative de s’y renfermer ou de signer un traité qui nous livre l’Italie.

» En 1812, après avoir perdu la bataille de la Moskowa et évacué Moscou, le généralissime russe Mutusoff vint se placer au sud de la ligne de communication de