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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/144

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» Les Prussiens continuent à être intolérables, je vais essayer de prendre avec eux des arrangements qui adouciront la position de nos malheureux concitoyens.

» J’espère que vous pouvez partir demain samedi. Vous trouverez Paris et Versailles prêts à vous recevoir et à Paris quelqu’un bien heureux de votre retour.

 » Mille amitiés sincères.
 » Jules Favre. »

Le 17 au soir des affiches du gouvernement furent placardées sur les murs de Paris afin d’être lues de bonne heure, mais le 18 au matin personne ne s’occupait plus de ses déclarations.

Celle-là pourtant était curieuse, les hommes qui la firent y crurent déployer de l’habileté ; aveuglés sur les sentiments de Paris, ils y parlaient une langue étrangère, que personne ne voulait entendre, celle de la capitulation.

« Habitants de Paris,

» Nous nous adressons encore à vous et à votre patriotisme et nous espérons que nous serons écoutés.

» Votre grande cité qui ne peut vivre que par l’ordre est profondément troublée dans quelques quartiers, et le trouble de ces quartiers sans se propager dans les autres suffit cependant pour y empêcher le retour du travail et de l’aisance.

» Depuis quelque temps, des hommes mal intentionnés, sous prétexte de résister aux Prussiens qui ne sont plus dans vos murs, se sont constitués les maîtres d’une partie de la ville, y ont élevé des retranchements, y montent la garde, vous forcent à les monter avec eux par ordre d’un comité occulte qui prétend commander seul à une partie de la garde nationale, méconnaît ainsi