Aller au contenu

Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Par ordre du gouvernement, aucun objet de correspondance originaire de Paris ne doit être acheminé ou distribué.

» Tous les objets de cette origine qui parviendraient dans votre service en dépêches closes de Paris ou autrement devront être invariablement expédiées sur Versailles. »

En vertu de cet ordre exécuté par les postes de province, M. Thiers accusa plus tard la Commune d’intercepter les lettres.

Le Journal officiel de Versailles, expédié d’un bout l’autre de la France, contenait cette appréciation.

« Le gouvernement, issu d’une assemblée nommée par le suffrage universel a plusieurs fois déclaré qu’il voulait fonder la République.

» Ceux qui veulent la renverser sont des hommes de désordre, des assassins qui ne craignent pas de semer l’épouvante et la mort dans une cité qui ne peut se sauver que par le calme et le respect des lois.

» Ces hommes ne peuvent être que des stipendiés de l’ennemi ou du despotisme. Leurs crimes, nous l’espérons, soulèveront la juste indignation de la population de Paris qui sera debout pour leur infliger le châtiment qu’ils méritent.

 » Le chef du pouvoir exécutif.
 » A. Thiers. »

La dépêche de ce vieux bourgeois enragé à la mairie de Rouen est plus explicite encore. Ayant fui Paris, il voulait l’assassiner tranquillement chez lui comme Pierre Bonaparte tuait en chambre.

« Versailles, 19 mars 1871, 8 h. 25 du matin.

» Le président du conseil du gouvernement, chef du pouvoir exécutif, aux préfets, généraux commandant les divisions militaires, premiers présidents des cours