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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/17

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indigna pendant les dernières années tourmentées de Napoléon III. Nous les enthousiastes de la délivrance, nous la vîmes si longtemps d’avance que notre impatience était plus grande. Des fragments me sont restés de cette époque.

à ceux qui veulent rester esclaves


Puisque le peuple veut que l’aigle impériale
Plane sur son abjection,
Puisqu’il dort, écrasé sous la froide rafale
De l’éternelle oppression ;

Puisqu’ils veulent toujours, eux tous que l’on égorge,
Tendre la poitrine au couteau,
Forçons, ô mes amis, l’horrible coupe-gorge,
Nous délivrerons le troupeau !

Un seul est légion quand il donne sa vie,
Quand à tous il a dit adieu :
Seul à seul nous irons, l’audace terrifie,
Nous avons le fer et le feu !

Assez de lâchetés, les lâches sont des traîtres ;
Foule vile, bois, mange et dors ;
Puisque tu veux attendre, attends, léchant tes maîtres.
N’as-tu donc pas assez de morts ?

Le sang de tes enfants fait la terre vermeille,
Dors dans le charnier aux murs sourds.
Dors, voici s’amasser, abeille par abeille,
L’héroïque essaim des faubourgs !

Montmartre, Belleville, ô légions vaillantes,
Venez, c’est l’heure d’en finir.
Debout ! la honte est lourde et pesantes les chaînes,
Debout ! il est beau de mourir !

l. m.

Oh ! combien il y avait longtemps qu’on eût voulu arracher son cœur saignant de sa poitrine pour le jeter à la face du monstre impérial !