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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/213

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Marseille avec mes troupes ; j’ai été beaucoup acclamé.

» Mon quartier général est installé à la préfecture. Les délégués du comité révolutionnaire ont quitté la ville individuellement hier matin.

Le procureur général près la cour d’Aix qui me donne le concours le plus dévoué lance des mandats d’amener dans toute la France ; nous avons cinq cents prisonniers que je fais conduire au château d’If.

Tout est parfaitement tranquille en ce moment à Marseille.

 » Général Espivent. »

Ainsi fut définitivement égorgée la Commune de Marseille, par ce même Espivent, qui sur des données fantastiques mena dans le port de Marseille la fameuse chasse aux requins dont pas un seul n’existait.

Malgré les épouvantables répressions de Marseille, Saint-Étienne se leva.

Le préfet de Lespée y rétablit d’abord l’ordre à la façon d’Espivent, on cita de lui cette phrase : Je sais ce que c’est qu’une émeute : la canaille ne me fait pas peur !

La canaille, comme il disait, le connaissait si bien, qu’ayant momentanément repris Saint-Étienne, elle le fit arrêter et conduire à l’Hôtel-de-Ville où sa mort arriva dans des circonstances inattendues.

De Lespée avait été confié à deux hommes, nommés l’un Vitoire, l’autre Fillon ; ils devaient simplement veiller sur lui.

Vitoire était une sorte de Girondin, Fillon au contraire était si exalté, qu’il s’était mis deux écharpes, souvenirs de luttes passées, l’une autour de la taille, l’autre flottant à son chapeau.

Bientôt, une discussion s’éleva entre Vitoire qui cherchait à excuser le préfet, et Fillon, qui citait le propos tenu par de Lespée.

Vitoire continuant à soutenir de Lespée, Fillon,