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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/243

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vous pourriez bien, par exemple, me montrer les espèces de cellules où, m’assure-t-on, sont confinées deux sœurs, que vous soumettez ainsi à une véritable séquestration arbitraire.

» Elle ne répondit pas et se dirigea silencieusement vers un coin du jardin où je la suivis.

» L’une des deux recluses se promenait dans une allée flanquée d’une nonne qui l’exhortait, l’autre tricotait assise sur son lit, lequel tenait toute la cage qui était à claire-voie, et à travers les barreaux de laquelle la bise et la pluie devaient passer avec la plus grande facilité.

» — Comment demandai-je à cette tourière pendant que des têtes affairées se dessinaient aux fenêtres du bâtiment principal, comment pouvez-vous admettre que des pensionnaires de votre cloître puissent être ainsi enfermées dans une cabane à peine assez salubre, pour élever des lapins.

» — Pardon, fit l’interpellée, elles ne sont pas séquestrées puisqu’elles ont la faculté de se promener.

» — C’est nous, qui vous avons forcées à les faire sortir de leurs boîtes.

» La sœur nous décrocha alors cette réponse, qui me stupéfia.

» — C’est leur faute, pourquoi refusent-elles de se conformer à la règle du couvent.

» Ce fut, j’en donne ici ma parole d’honneur, toute sa justification.

» On m’a assuré quelques jours plus tard, que les deux persécutées avaient été délivrées par les fédérés et rendues à leurs familles.

» Je dois constater que l’une des deux, m’avait paru non pas précisément folle. Mais un peu idiote, ou tout au moins idiotisée.

» Les ferrailles qu’on m’étala sous les yeux, étaient incontestablement étranges, et il était mensonger au