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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/26

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Elle l’était si peu, que les sections s’étaient publiquement organisées, ce qui fut quand même qualifié de groupement clandestin.

Les internationaux, déclarés des malfaiteurs, ennemis de l’État, comparurent pour la première fois le 26 mars 1868, devant le tribunal correctionnel de Paris, 6e chambre, sous la présidence de Delesveaux. Les accusés étaient au nombre de quinze :

Chémalé, Tolain, Héligon, Murat, Camélinat. Perrachon, Fournaise, Dantier, Gautier, Bellamy, Gérardin, Bastier, Guyard, Delahaye, Delorme.

Les pièces saisies paraissaient extrêmement dangereuses pour la sûreté de l’État. Malheureusement, il n’en était rien. Tolain présenta ainsi les conclusions générales des accusés.

« Ce que vous venez d’entendre de la part du Ministère public est la preuve la plus grande du danger que courent les travailleurs, quand ils cherchent à étudier les questions qui embrassent leurs plus chers intérêts, à s’éclairer mutuellement ; enfin, à reconnaître les voies dans lesquelles ils marchent en aveugles.

» Quoi qu’ils fassent, de quelques précautions qu’ils s’entourent, quelles que soient leur prudence et leur bonne foi, ils sont toujours menacés, poursuivis, et tombent sous l’application de la loi. »

Ils y tombèrent cette fois-là, comme toujours, mais la condamnation fut relativement douce, comparée à celles qui suivirent.

Chacun des accusés eut cent francs d’amende et l’Internationale fut déclarée dissoute, ce qui était le meilleur moyen de la multiplier.

On en rappelait, à cette époque, des jugements, les tribunaux étant la seule tribune en France ; à ces appels étaient exposés les principes de l’Internationale ; ses adhérents déclaraient ne plus vouloir em-