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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/265

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sont pas des fuyards, mais l’armée de Versailles étant le nombre, il fallait tactique et ardeur. La Commune n’eut jamais de cavalerie ; quelques officiers seulement étaient montés. Les chevaux servaient pour les prolonges d’artillerie et divers usages semblables ; l’avantage en outre a des chances pour celui qui attaque.

Rossel, habitué à la discipline des armées régulières et dont un arrêt avait été commué par la Commune, l’accusa de faiblesse, il se retira sans qu’on se fût compris, réclamant dans l’ardeur de sa colère une cellule à Mazas.

Avec le concours de son ami Charles Gérardin, il s’échappa d’autant plus volontiers, que la Commune le préférait ainsi.

Ce fut une perte réelle. Versailles le prouve en l’assassinant.

Le délégué civil à la guerre, Delescluze, vieux d’années, jeune de courage, s’écriait dans son manifeste :

« La situation est grave, vous le savez ; cette horrible guerre que vous font les féodaux conjurés avec les débris des régimes monarchiques, a déjà coûté bien du sang généreux, et cependant, tout en déplorant les pertes douloureuses, quand j’envisage le sublime avenir qui s’ouvrira pour nos enfants, et lors même qu’il ne nous serait pas permis de récolter ce que nous avons semé, je saluerais encore avec enthousiasme la révocation du 18 mars qui a offert à la France et à l’Europe, des perspectives que nul de nous n’osait espérer, il y a trois mois. Donc à vos rangs, citoyens, tenez ferme devant l’ennemi.

» Nos remparts sont solides comme vos cœurs. Vous n’ignorez pas d’ailleurs, que vous combattez pour votre liberté et pour l’égalité.

» Avec cette promesse qui vous a si longtemps frappés, que si vos poitrines, sont exposées aux balles et aux obus des Versaillais, le prix qui vous est donné,