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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/337

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nous effraie plus, il y a trop longtemps qu’il n’est plus que prétexte à pillage et à assassinat.

» C’est au nom de Dieu que Guillaume a bu à plein casque le plus pur de notre sang, ce sont les soldats du Pape qui bombardent les Ternes, nous biffons Dieu.

» Les chiens ne vont plus se contenter de regarder les évêques, ils les mordront. Nos balles ne s’aplatiront pas sur les scapulaires ; pas une voix ne s’élèvera pour nous maudire le jour où l’on fusillera l’archevêque Darbois.

» Nous avons pris Darbois comme otage et si on ne nous rend pas Blanqui, il mourra.

» La Commune l’a promis ; si elle hésitait, le peuple tiendrait le serment pour elle et ne l’accusez pas.

» — Que la justice des tribunaux commence, disait Danton au lendemain des massacres de septembre et celle du peuple cessera.

» Ah ! j’ai bien peur pour Monseigneur l’archevêque de Paris.

 » Gustave Maroteau. »

Maroteau avait écrit au premier numéro de la Montagne, j’ai fait le serment de Rousseau et de Marat : mourir s’il le faut, mais dire la vérité. Cette vérité était qu’il était impossible dans les circonstances horribles créées par Versailles d’écrire comme d’agir autrement.

Il est étrange qu’à l’instant où je citais les paroles de Rousseau, dont Maroteau s’était fait une loi, on ouvrait les cercueils de Rousseau et de Voltaire pour s’assurer si leur dépouille aujourd’hui vénérée y gît encore.

Oui, elles y sont, la tête de Voltaire nous rit au nez de son rire incisif, pour avoir avancé, si peu. Le squelette de Rousseau calme se croise les bras.

Maroteau fut condamné surtout pour avoir dit la vérité, mais pour lui, comme pour Cyvoct vingt ans après