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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/357

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compte des leurs ; je n’avais donc pas me plaindre.

On nous appela en suivant la liste envoyée par le gouvernement, élimination faite des malades, qui furent plus malheureuses en prison que nous en Calédonie, et des âgées ; nous étions vingt, dans l’ordre suivant je crois.

No 1. Louise Michel. 2. Madame Lemel. 3. Marie Caieux. 4. Madame Leroy. 5. Victorine Gorget. 6. Marie Magnan. 7. Élisabeth Deghy. 8. Adèle Desfossés femme Viard. 9. Madame Louis. 10. Madame Bail. 11. Madame Taillefer. 12. Théron. 13. Madame Leblanc. 14. Adélaïde Germain, 15. Madame Orlowska. 10. Madame Bruteau. 17. Marie Broum. 18. Marie Smith. 19. Marie Caieux. 20. Madame Chiffon et Adeline Régissard vinrent seulement un an ou deux après.

On comptait, à l’époque de notre départ, 32 905 décisions de la justice de Versailles, parmi lesquelles déjà 105 condamnations à mort, dont heureusement, 33 par contumace ; cela continuait toujours.

46 enfants au-dessous de 10 ans furent placés dans des maisons de correction, pour les punir de ce que leurs pères avaient été fusillés, ou de ce qu’ils avaient été adoptés par la Commune.

Beaucoup de ceux qui avaient été emprisonnés, étaient morts ; le gouvernement avoua 1 179 de ces décès.

En 1879, la justice de Versailles fit le recensement général de ce qu’elle reconnaissait officiellement, il y avait eu 5 000 soldats et 36 309 citoyens entre leurs mains.

Les condamnations à mort se montaient alors à 270 dont 8 femmes.

Ce recensement général est ainsi exposé (Histoire de Commune de Lissagaray, en la date du 1er janvier 1871.)

Peine de mort, 270, dont 8 femmes.
Travaux forcés, 410, dont 29 femmes.