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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/362

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Cet air est-il un chant magique ?
Pour attendrir ainsi le cœur,
Non, c’est un souffle d’Armorique,
Tout rempli de genêts en fleur,

Et c’est le vent des mers polaires,
Tonnant dans ses trompes d’airain
Les nouveaux bardits populaires,
De la légende de demain.

Sur la Virginie. L. Michel.

Je n’étais pas la seule à dire comme l’idée m’en venait en dessin ou en vers, l’impression des régions que nous traversions. Rochefort m’envoya un jour ceux qui suivent dont j’eus un double plaisir, parce que c’était la preuve qu’il avait encore la force d’écrire malgré le mal de mer.


à ma voisine de tribord arrière


« J’ai dit à Louise Michel
Nous traversons pluie et soleil,
Sous le cap de Bonne Espérance,
Nous serons bientôt tous là-bas.
Eh bien, je ne m’aperçois pas
Que nous ayons quitté la France.

» Avant d’entrer au gouffre amer
Avions-nous moins le mal de mer ?
Mêmes efforts sous d’autres causes
Quand mon cœur saute à chaque bond,
J’entends le pays qui répond :
Et moi suis-je donc sur des roses ?

» Non loin du pôle où nous passons,
Nous nous heurtons à des glaçons
Poussés par la vitesse acquise,
Je songe alors à nos vainqueurs.
Ne savons-nous pas que leurs cœurs
Sont aussi durs que la banquise ?