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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/422

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dissensions, ce pouvoir de combat, seul espoir du maintien de leurs privilèges.

Dans une société, où disparaissent chaque jour les conditions qui ont amené son empire, la bourgeoisie cherche en vain à le perpétuer ; rêvant l’œuvre impossible d’arrêter le cours du temps, elle veut immobiliser dans le présent, ou, faire rétrograder dans le passé, une nation que la Révolution entraîne.

Les mandataires de cette bourgeoisie, cet état-major de la réaction installé à Versailles, semblent n’avoir d’autre mission, que d’en manifester la déchéance par leur incapacité politique, et d’en précipiter la chute par leur impuissance. Les uns appellent un roi, un empereur, les autres déguisent du nom de République la forme perfectionnée d’asservissement, qu’ils veulent imposer au peuple.

Mais quelle que soit l’issue des tentatives versaillaises, monarchie ou République bourgeoise, le résultat sera le même : la chute de Versailles, la revanche de la Commune.

Car nous arrivons à l’un de ces grands moments historiques, à l’une de ces grandes crises, où le peuple, alors qu’il parait s’abîmer dans ses misères et s’arrêter dans la mort, reprend avec une vigueur nouvelle sa marche révolutionnaire.

La victoire ne sera pas le prix d’un seul jour de lutte, mais le combat va recommencer, les vainqueurs vont avoir à compter avec les vaincus.

Cette situation crée de nouveaux devoirs pour les proscrits. Devant la dissolution croissante des forces réactionnaires, devant la possibilité d’une action plus efficace, il ne suffit pas de maintenir l’intégrité de la Proscription en la défendant contre les attaques policières, mais il s’agit d’unir nos efforts à ceux des communeux de France, pour délivrer ceux des nôtres tombés entre les mains de l’ennemi, et préparer la revanche.