Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/429

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Érigeant en théorie, la désorganisation des forces populaires, ils semblent en face de la bourgeoisie armée, alors qu’il s’agit de concentrer les efforts pour un combat suprême, ne vouloir qu’organiser la défaite et livrer le peuple désarmé aux coups de ses ennemis.

Ne comprenant pas que la Révolution est la marche consciente et voulue de l’humanité, vers le but que lui assignent son développement historique et sa nature, ils mettent les images de leur fantaisie au lieu de la réalité des choses et voudraient substituer au mouvement rapide de la Révolution, les lenteurs d’une évolution dont ils se font les prophètes.

Amateurs de demi-mesures, fauteurs de compromis, ils perdent les victoires populaires qu’ils n’ont pu empêcher ; ils épargnent sous prétexte de pitié les vaincus ; ils défendent sous prétexte d’équité les institutions, les intérêts, d’une société contre lesquels le peuple s’était levé.

Ils calomnient les Révolutions quand ils ne peuvent plus les perdre.

Ils se nomment communalistes.

Au lieu de l’effort révolutionnaire du peuple de Paris pour conquérir le pays entier à la République Communeuse, ils voient dans la Révolution du 18 mars un soulèvement pour des franchises municipales.

Ils renient les actes de cette Révolution qu’ils n’ont pas comprise, pour ménager sans doute les nerfs d’une bourgeoisie, dont ils savent si bien épargner la vie et les intérêts. Oubliant qu’une société ne périt que quand elle est frappée aussi bien dans ses monuments, ses symboles, que dans ses institutions et ses défenseurs, Ils veulent décharger la Commune de la responsabilité de l’exécution des otages, de la responsabilité des incendies. Ils ignorent, ou feignent d’ignorer, que c’est par la volonté du Peuple et de la Commune unis