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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/73

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DEUXIÈME PARTIE
RÉPUBLIQUE DU 4 SEPTEMBRE

I

le 4 septembre

Amis, sous l’Empire maudit
Que la République était belle !
(L. M. Chanson des Geôles.

À travers l’effroi qu’inspirait l’Empire, l’idée qu’il était à sa fin se répandait dans Paris, et nous, enthousiastes, nous rêvions la révolution sociale dans la plus haute acception d’idées qu’il fût possible.

Les anciens braillards à « Berlin », tout en soutenant encore que l’armée française était partout victorieuse, hissaient échapper de lâches tendances vers la reddition, qu’on leur faisait rentrer dans la gorge, en disant, que Paris mourrait plutôt que de se rendre, et on jetterait à la Seine ceux qui en répandraient l’idée ; ils allaient ramper ailleurs.

Le 2 septembre au soir, des bruits de victoires venant de source suspecte, c’est-à-dire du gouvernement, nous firent penser que tout était perdu.

Une foule houleuse emplit les rues tout le jour, la nuit, elle augmenta encore.

Le 3 il y eut séance de nuit au corps législatif, sur la demande de Palikao, qui avouait des dépêches graves.