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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/81

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indisciplinés deviennent nos hommes. L’idée et l’action doivent être libres. Ne vous gênez plus, ne réglementez plus, débarrassez-vous une bonne fois des vieux colliers et des vieilles cordes : c’est le conseil que donnait l’autre jour notre ami Joigneaux et ce conseil-là c’est le salut. »

(Le Siècle du 7 septembre 1870.)

Ils vinrent en foule les audacieux, on n’avait pas besoin de les appeler, c’était la République ! Bientôt le lent fonctionnement des administrations, les mêmes que sous l’Empire, eut tout paralysé.

Rien n’était changé puisque tous les rouages n’avaient que pris des noms nouveaux, ils avaient un masque, c’était tout.

Les munitions falsifiées, les fournitures par écrit, le manque de tout ce qui était de première nécessité pour le combat, le gain scandaleux des fournisseurs, l’armement insuffisant ne faisaient aucun doute : c’était la même chose.

De l’aveu du Ministre de la guerre, le seul bataillon complètement armé était celui des employés des ministères.

« Ne me parlez pas de cette stupidité », disait le général Guyard en parlant de ceux se chargeant par la culasse.

Il est vrai que les plus mauvais eussent été bons employés dans l’élan du désespoir par des hommes décidés à reconquérir leur liberté.

Félix Pyat, trop soupçonneux (mais payé pour l’être) et les échappés de juin et de décembre, revoyaient les jours qu’ils avaient vécus déjà ; les révolutionnaires, espérant se passer pour vaincre du gouvernement, s’adressaient surtout au peuple de Paris dans les comités de vigilance et les clubs.

Strasbourg investie le 13 août, ne s’était pas encore rendue le 18 septembre. Comme on était ce jour-là