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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/85

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Le 4 septembre, lorsque André Léo et moi nous parcourions Paris, une dame nous ayant invitées à monter dans sa voiture, nous raconta que l’armée était à bout de vivres, de munitions, de tout, répondant d’avance à l’accusation qui devait être formulée après la prise de Metz, assurant que Bazaine ne trahirait jamais. C’était sa sœur.

Peut-être fut-il plus lâche que traître, le résultat est identique.

Le journal le Combat, de Félix Pyat, le 27 octobre, annonçait la reddition de Metz. La nouvelle, disait-il, venait de source certaine ; en effet, elle venait de Rochefort, qui imposé par la foule au gouvernement, le 4 septembre, ne pouvait sans trahir garder le silence et l’avait dit à Flourens, commandant des bataillons de Belleville. Celui-ci le transmit à Félix Pyat, qui le publia dans le Combat.

Aussitôt, la nouvelle fut démentie et les presses du Combat brisées par les gens de l’ordre, mais chaque instant apportait des preuves nouvelles. Pelletan non plus n’avait pas gardé le silence sur la reddition de Metz.

Les autres membres de la défense nationale hypnotisés par leur mauvais génie, le nain Foutriquet qui rentrait dans Paris après avoir préparé la reddition chez tous les souverains de l’Europe, continuaient à nier, affolés entre la défaite et la marée populaire.

Une note parut dans le Journal Officiel, annonçant presque qu’il était question de livrer Félix Pyat à une cour martiale.

Voici cette note datée du 28 octobre 1870 :

« Le gouvernement a tenu à honneur de respecter la liberté de la presse. Malgré les inconvénients qu’elle peut quelquefois présenter dans une ville assiégée, il aurait pu, au nom du salut public, la supprimer ou la restreindre ; il a mieux aimé en référer à l’opinion