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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/91

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tinuaient à hurler devant les affiches du gouvernement que c’étaient de fausses dépêches fabriquées par Félix Pyat, Rochefort et Flourens pour apporter le trouble et l’émeute devant l’ennemi, ce qui était depuis le commencement de la guerre, et fut pendant tout le temps, qu’elle dura, la phrase consacrée pour entraver la résistance et arrêter tous les généreux élans.

Les courants suivaient la marche vers l’Hôtel-de-Ville. Venant de tous les côtés, on bousculait les gobeurs et les mouchards, la mer humaine grossissait.

La garde nationale se massait devant la grille ; des placards étaient promenés à travers la foule.

PAS D’ARMISTICE
LA COMMUNE
RÉSISTANCE À MORT
VIVE LA RÉPUBLIQUE !

La foule applaudissait et parfois, sentant l’ennemi, poussait en clameurs formidables le cri : À bas Thiers ! on eût dit qu’elle hurlait à la mort. Beaucoup de ceux qui avaient été trompés criaient plus fort que les autres : Trahison ! trahison !

De premiers délégués furent éconduits avec les ordinaires serments que Paris ne serait jamais rendu.

Trochu essaya de parler, affirmant qu’il ne restait plus qu’à battre et chasser les Prussiens avec le patriotisme et l’union.

On ne le laissa pas continuer et toujours comme au 4 septembre un seul cri montait jusqu’au ciel : La Commune ! Vive la Commune !

Une poussée énorme précipite les manifestants sur l’hôtel-de-ville, où les mobiles bretons étaient entassés dans les escaliers. Lefrançais entre comme un coin au milieu d’eux et le vieux Beslay faisant monter sur ses épaules, Lacour de la chambre syndicale des re-