Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/131

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son projet de publier la vie littéraire des savants les plus distingués de l’Italie. Son intention, comme nous l’avons déjà dit, était de découvrir ainsi une méthode plus sûre et plus propre à hâter les progrès de la jeunesse. Vico avait été prié d’y ajouter la sienne comme modèle (et le comte l’avait déjà) ; de toutes celles qu’il avait reçues, elle était la seule qui eût entièrement cadré avec son dessein. Vico, qui lui avait recommandé en la lui envoyant de la mettre à la fin de ce glorieux recueil, le conjura de ne pas l’imprimer séparément, lui faisant observer qu’il n’atteindrait pas son but, et que l’auteur, sans l’avoir mérité, serait en butte aux traits de l’envie. Le comte persista dans son projet. Vico, après une première protestation adressée à Rome, en adressa une seconde à Venise par le P. Lododi. Mais le comte lui-même avait appris à ce dernier que l’impression avançait, il l’avait aussi appris au P. Calogera, qui a également imprimé cette vie dans le premier tome de sa Raccolta degli opusculi eruditi.

Vers la même époque, on lui fit, au sujet de la Scienza nuova, une injustice qui se trouve consignée dans les Nouvelles littéraires des actes de Leipsick, du mois d’août 1727. On y tait le vrai titre du livre (ce qui est manquer au devoir le plus important d’un nouvelliste littéraire), car on dit simplement Scienza nuova, sans expliquer de quelle matière traite cette science. On l’annonce faussement sous un format in-8o, tandis que l’ouvrage est en in-12. Le critique ment encore au sujet de l’auteur, en disant qu’un Italien de ses amis lui a certifié que c’est un abbé de Casa Vico, qui a des fils, des filles, et même des petits-fils ; qu’il a fait un système ou plutôt un roman du droit naturel des gens ;