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APPENDICE

Les environs du Rhin prirent peu de part à la croisade. — Orientales Francos, Saxones, Thoringos, Bavarios, Alemannos, propter schisma quod tempore inter regnum et sacerdotium fuit, hæc expeditio minus permovit. (Alberic, ap. Leibnit. Acces., p. 119.) — Voyez Guibert, l. II, c. i.


67 — page 181Le comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles

Willelm. Tyr., l. VIII, c. vi, 9, 10. — Guibert. Novig., l. VII, c. viii : Au siège de Jérusalem « il fit crier dans toute l’armée, par les hérauts, que quiconque apporterait trois pierres pour combler le fossé recevrait un denier de lui. Or il fallut, pour achever cet ouvrage, trois jours et trois nuits. » — Radulph. Cadom., c. xv, ap. Muratori, V, 291 : « Il fut tout d’abord un des principaux chefs, et plus tard, lorsque l’argent des autres s’en fut allé, le sien arriva et lui donna le pas. C’est qu’en effet toute cette nation est économe et non point prodigue, ménageant plus son avoir que sa réputation ; effrayée de l’exemple des autres, elle travaillait non comme les Francs à se ruiner, mais à s’engraisser de son mieux. » — Raymond reçut aussi force présents d’Alexis (… quibus de die in diem de domo regis augebatur. Albert. Aq., l. II, c. xxiv, ap. Bongars, p. 205). Godefroi en reçut également, mais il distribua tout au peuple et aux autres chefs. (Willelm. Tyr., l. II, c. xii.)

Ces gens du Midi, commerçants, industrieux, etc…

Guibert. Nov., l. II, c. xviii : « L’armée de Raymond ne le cédait à aucune autre, si ce n’est à cause de l’éternelle loquacité de ces Provençaux. » — Radulph. Cadom., c. lxi : « Autant la poule diffère du canard, autant les Provençaux différaient des Francs par les mœurs, le caractère, le costume, la nourriture ; gens économes, inquiets et avides, âpres au travail ; mais pour ne rien taire, peu belliqueux… Leur prévoyance leur fut bien plus en aide pendant la famine que tout le courage du monde à bien des peuples plus guerriers ; pour eux, faute de pain, ils se contentaient de racines, ne faisant pas fi des cosses de légumes ; ils portaient à la main un long fer avec lequel ils cherchaient leur vie dans les entrailles de la terre : de là ce dicton que chantent encore les enfants : « Les Francs à la bataille, les Provençaux à la victuaille. » Il y avait une chose qu’ils commettaient souvent par avidité, et à leur grande honte ; ils vendaient aux autres nations du chien pour du lièvre, de l’âne pour de la chèvre ; et, s’ils pouvaient s’approcher sans témoin de quelque cheval ou de quelque mulet bien gras, ils lui faisaient pénétrer dans les entrailles une blessure mortelle, et la