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APPENDICE

celli), chevaliers, juristes, etc. « Quod usus et consuetudo sunt et fuerunt longissimis temporibus observati, et tanto tempore quod in contrarium memoria non existitit in senescallia Belliquadri et in Provincia, quod Burgenses consueverunt a nobilibus et baronibus et etiam ab archiepiscopis et episcopis, sine principis auctoritate et licentia, impune cingulum militare assumere, et signa militaria habere et portare, et gaudere privilegio militari. » — Chron. Languedoc. ap. D. Vaissète, Preuves de l’Histoire du Languedoc : « Ensuite parla un autre baron appelé Valats, et il dit au comte : « Seigneur, ton frère te donne un bon conseil (le conseil d’épargner les Toulousains), et si tu me veux croire, tu feras ainsi qu’il t’a dit et montré ; car, seigneur, tu sais bien que la plupart sont gentilshommes, et par honneur et noblesse, tu ne dois pas faire ce que tu as délibéré. »


105 — page 315Les cours d’Amour

Raynouard, Poésies des troubadours, II, p. 122. La cour d’Amour était organisée sur le modèle des tribunaux du temps. Il en existait encore une sous Charles VI, à la cour de France ; on y distinguait des auditeurs, des maîtres des requêtes, des conseillers, des substituts du procureur général, etc., etc. ; mais les femmes n’y siégeaient pas.


106 — page 319Dans les récits de leurs ennemis, on impute aux Albigeois des choses contradictoires, etc…

Selon les uns, Dieu a créé ; selon d’autres, c’est le Diable (Mansi ap. Gieseler). Les uns veulent qu’on soit sauvé par les œuvres (Ébrard), et les autres par la foi (Pierre de Vaux-Cernay). Ceux-là prêchent un Dieu matériel ; ceux-ci pensent que Jésus-Christ n’est pas mort en effet, et qu’on n’a crucifié qu’une ombre. D’autre part, ces novateurs disent prêcher pour tous, et plusieurs d’entre eux excluent les femmes de la béatitude éternelle (Ébrard). Ils prétendent simplifier la loi, et prescrivent cent génuflexions par jour (Heribert). La chose dans laquelle ils semblent s’accorder, c’est la haine du Dieu de l’Ancien Testament. « Ce Dieu qui promet et qui ne tient pas, disent-ils, c’est un jongleur. Moïse et Josué étaient des routiers à son service. »

« D’abord il faut savoir que les hérétiques reconnaissaient deux créateurs : l’un, des choses invisibles, qu’ils appelaient le bon Dieu ; l’autre, du monde visible, qu’ils nommaient le Dieu méchant. Ils attribuaient au premier le Nouveau Testament, et au second