Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 1.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

neur… C’est tout l’ancien régime qui se trouve ainsi excepté.

Tout ceci est de la cour. Voici, selon toute apparence, l’article du roi, celui qui lui tenait au cœur, qu’il aura écrit lui-même : L’ordre du Clergé aura un veto spécial (contre la Noblesse et le Tiers) pour tout ce qui touche la religion, la discipline, le régime des ordres séculiers et réguliers. — Ainsi pas un moine de moins, nulle réforme à faire. Ces couvents chaque jour plus odieux et plus inutiles, qu’on ne pouvait plus recruter, le Clergé voulait les maintenir tous… La Noblesse fut furieuse. Elle perdait son plus bel espoir ; elle avait bien compté qu’un jour ou l’autre, cette proie lui reviendrait ; tout au moins espérait-elle que si le roi et le peuple la pressaient trop de faire quelque sacrifice, elle ferait généreusement celui du Clergé.

Veto sur veto… À quoi bon ? Voici un luxe de précautions, bien plus sûres pour rendre tout résultat impossible : Dans les délibérations communes des trois ordres, il suffit que les deux tiers d’un seul ordre réclament contre la délibération pour que la décision soit remise au roi. Bien plus, la chose décidée, il suffit que cent membres réclament pour qu’il n’y ait rien de décidé… C’est-à-dire que ces mots d’assemblée, de délibération, de décision, ne sont qu’une mystification, une farce… Mais qui la jouerait sans rire ?…

II. Maintenant arrivent les bienfaits : publicité des