Page:Michelet - OC, Les Femmes de la Révolution, Les Soldats de la Révolution.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
371
HOCHE

L’armée fut enthousiaste de lui avant qu’il eût rien fait. Un officier écrivait : « J’ai vu le nouveau général. Son regard est celui de l’aigle, fier et vaste. Il est fort comme le peuple, jeune comme la Révolution.

Hoche avait les Prussiens en tête, et Pichegru les Autrichiens. Hoche devait percer les lignes des Vosges, débloquer Landau, et opérer sa jonction avec Pichegru.

L’armée de la Moselle, qui avait le plus à faire, avait été, jusque-là une armée sacrifiée ; on l’avait souvent affaiblie au profit de celle du Nord, et récemment au profit de celle du Rhin, qui en tira six bataillons. Elle était bien plus affaiblie encore par sa longue inaction, par son mélange avec la levée en masse, par l’indiscipline. Hoche comprit les difficultés. Une telle armée était susceptible d’un grand élan, mais fort peu de manœuvres savantes. Il était difficile avec elle de suivre les idées méthodiques du Comité. La rapidité était tout. Hoche supprima les bagages, les tentes mêmes, en plein décembre.

Les soldats déjà fatigués de la campagne, murmuraient hautement. Hoche mit à l’ordre que le régiment qui avait le premier exprimé son mécontentement, n’aurait pas l’honneur de prendre part au prochain combat. Les mutins vinrent, les larmes aux yeux, supplier le général de lever cette punition infamante, implorant la bataille, demandant à marcher, au contraire, à l’avant-garde. Hoche leur accorda cette grâce, et ils firent, pour l’en remercier, des prodiges de valeur.

Malheureux à Kaiserslautern dans ses premières