la Révolution, qu’au prix des plus grands sacrifices, elles brûlaient de la défendre.
Il y eut dés ce moment, et dans toute l’année sacrée 92, des scènes véritablement admirables et héroïques dans le sein de chaque famille. Un frère partant, tous les autres, et les plus jeunes, voulaient partir et juraient qu’ils étaient hommes. La jeune fille ordonnait à son fiancé de s’armer, fixait les noces à la victoire. La jeune femme, tout en larmes et les bras chargés de petits enfants, menait son époux elle-même et lui disait : « Va, ne regarde pas si je pleure, sauve-nous, sauve la République, la liberté, l’avenir, et les enfants de tes enfants »
Où donc est l’ancienne armée ? Elle a comme disparu. La nouvelle, si nombreuse, l’eût étouffée sans combattre, seulement en se serrant.
La France est un soldat, on l’a dit ; elle l’est depuis ce jour. Ce jour, une race nouvelle sort de terre, chez, laquelle les enfants naissent avec des dents pour déchirer la cartouche, avec de grandes jambes infatigables pour aller du Caire au Kremlin, avec le don magnifique de pouvoir marcher, combattre sans manger, de vivre d’esprit.
D’esprit, de gaieté, d’espérance. Qui donc a droit d’espérer si ce n’est celui qui porte en lui l’affranchissement du monde.
La France était-elle avant ce jour ? On pourrait le contester. Elle devint, tout à la fois, une épée et un principe elle eut, du même coup, la force avec l’idée.