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Page:Mignet - Histoire de la Révolution française, 1838.djvu/88

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RÉVOLUTION FRANÇAISE.

CHAPITRE III.

DEPUIS LE 6 OCTOBRE 1789 JUSQU’À LA MORT DE MIRABEAU, EN AVRIL 1791.

Suite des événements d’octobre. — Changements des provinces en départements ; organisation des autorités administratives et municipales d’après le système de la souveraineté populaire et de l’élection. — Finances ; tous les moyens auxquels on a recours sont insuffisants ; on proclame les biens du clergé, biens nationaux. — La vente des biens du clergé amène les assignats. — Constitution civile du clergé ; opposition religieuse des évêques. — Anniversaire du 14 juillet ; abolition des titres ; fédération du Champ-de-Mars. — Nouvelle organisation de l’armée ; opposition des officiers. — Schisme à propos de la constitution civile du clergé. — Clubs. — Mort de Mirabeau. — Pendant toute cette époque, la séparation des partis devient de plus en plus prononcée.

L’époque qui fait le sujet de ce chapitre, fut moins remarquable par les événements, que par la séparation de plus en plus prononcée des partis. À mesure que des changements s’opéraient dans l’état et dans les lois, ceux dont ils blessaient les intérêts ou les opinions, se déclaraient contre eux. La révolution avait eu pour adversaires, dès le commencement des états-généraux, la cour ; dès la réunion des ordres et l’abolition des privilèges, la noblesse ; dès l’établissement d’une seule assemblée, et le rejet des deux chambres, le ministère et les partisans du gouvernement anglais. Elle eut de plus contre elle, dès l’organisation départementale, les pays d’états ; dès le décret sur les biens et sur la constitution civile du clergé, tout le corps ecclésiastique ; dès les nouvelles lois militaires, tous les officiers de l’armée. Il semble que l’assemblée n’aurait point dû opérer tant de changements à la fois, pour ne pas se