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Page:Mikhaël-Lazare - La Fiancée de Corinthe, 1888.djvu/24

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Abandonne tes guirlandes, Apollonia ; car peut-être Bérénikè ne cueillera plus bientôt que les fleurs des champs d’asphodèles.

Apollonia, pousse un cri de terreur, et les bras étendus, sa chevelure dénouée épandue en flots d’or fauve sur ses épaules, elle se précipite dans la maison.

Scène VIII

STRATYLLIS, MYRRHINA, MÉNŒCHOS
Ménœchos, s’avançant vers l’autel.

Est-ce l’heure de votre vengeance, daïmones de la maison ?

Stratyllis et Myrrhina

Que se passe-t-il donc ?

Ménœchos

Je l’ai trouvée assise sur son lit, les yeux creusés de fièvre, le visage pâle. Elle a tendu les bras vers moi et m’a fait signe de m’asseoir près de sa couche : « Reste là, Ménœchos, m’a-t-elle dit ; je ne veux pas être seule, la mort vient. » Ensuite elle m’a demandé si la nuit s’approchait. J’ai écarté les rideaux des fenêtres ; elle a vu le ciel déjà rougi par le crépuscule, et tout bas elle a murmuré : « C’est bien, il arrivera à temps celui qui doit me sauver. »

Myrrhina

Elle espère donc encore ?