Aller au contenu

Page:Mikhaël-Lazare - La Fiancée de Corinthe, 1888.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Apollonia

Je me sens mourir… et je voudrais la mort. (Elle regarde éperdûment tous ceux qui l’entourent.) Je vous en prie, secourez-moi.

Ménœchos

Reste à mes côtés. Ne crains rien de cet homme et de son dieu roux et laid. Comment veux-tu qu’il triomphe des invincibles immortels ?

Le prêtre

Il les touchera, vos statues, et elles tomberont en poussière. (Il étend la main vers l’autel.)

Ménœchos, se place entre l’autel et le prêtre, et, le poing levé,
il crie d’une voix terrible :

Ne le touche pas. Ne souille pas de ta main l’autel sacré, car, par Zeus, prêtre, tu verrais que Ménœchos n’est pas un faible vieillard. Ose approcher, toi qui insultes les dieux !

Le prêtre, à Ménœchos.

Tu ne connais pas Christ.

Ménœchos

Je connais ses prêtres. Je connais leurs mensonges.

Le prêtre, se tournant vers Apollonia.

Apollonia, je t’expliquerai les divins mystères.

Ménœchos

Aux sanctuaires d’Éphèse et d’Éleusis, nos prêtres savent les choses cachées. Et toi, en échange de sa jeunesse, quelle merveilleuse science lui donneras-tu ?