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Page:Mille - Anthologie des humoristes français contemporains, 1920.djvu/152

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ANTHOLOGIE DES HUMORISTES

Le pion. — Votre langue est forgée à l’enclume du mensonge ! rendez-lui son couvre-chef.

(Le groupe se disperse.)

Le petit Nonac. — Un lézard sur le mur !

Trois ou quatre gamins. — Attrapons-le, ça n’est pas méchant. (Ils le criblent de pierres.)

Un vieux monsieur qui passe. — Cet âge est sans pitié. Laissez cet animal. (Sentencieusement.) Le lézard est l’ami de l’homme.

Cuchet (accourant). — Où qu’il est, ce lézard ?

Nonac (avec stupeur). — Ne le touche pas ! ne le touche pas ! C’est l’ami de ce vieux.

Un petit mouchard. — M’sieu, le nouveau qui grimpe.

Le pion. — Monsieur ! Impudent drôle, là-bas ! voulez-vous bien descendre ? Qui donc vous a donné l’audace d’escalader ces arbres séculaires ? Répondez !

Le nouveau. — Personne.

Le pion. — Que cela ne vous arrive plus ; je serais obligé de sévir contre vous avec sévérité.

(Le nouveau va s’asseoir à terre dans un coin.)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

(Le 101e Régiment ; Calmann-Lévy édit.)

AU FEU D’ARTIFICE

Un moutard (sur un arbre). — Attention ! ça commence.

La foule. — Ah ! ah !

Un moutard. — Vous dérangez pas, je me suis trompé : c’est un m’sieu qui allume sa pipe.

Un calicot (à ses amis). — Par la géhenne ! messires, il y a dans ce pertuis grande affluence de populaire.