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Page:Mille - Anthologie des humoristes français contemporains, 1920.djvu/425

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L’inscription terminée, on attendit au grand observatoire du Gabon la réponse de la planète Mars. On n’attendit pas longtemps. Vingt-quatre heures après, courrier par courrier, la réponse de Mars arriva par lettres lumineuses isolées, qui apparaissaient l’une après l’autre, de quart d’heure en quart d’heure. L’observatoire les télégraphiait aux Terriens surexcités.

Or, la réponse à la question : Plaît-il ? disait simplement :

« Rien. »

On étala dans l’Afrique centrale une nouvelle feuille de papier, sur laquelle on écrivit ces mots (le travail ne dura que sept mois) :

« Alors, pourquoi nous faites-vous des signes ? »

Mars répondit :

« Ce n’est pas à vous que nous parlons. C’est à des gens de la planète Saturne. »


(Contes de Pantruche et d’ailleurs ;
Juven et Cie édit.)



STRATÉGIE CHINOISE


Le gouvernement chinois, ayant reçu d’une fabrique d’armes européenne trois cent mille fusils nouveau modèle, les fit orner chacun de trois clochettes. Et c’est ainsi qu’un matin du dernier septembre, neuf cent mille clochettes tintèrent et retintèrent dans la vaste plaine de Lao-Tsin.

Le généralissime Hang-Hang, suivi de sa brillante escorte, s’avança sur une colline fleurie et s’apprêta à donner le signal du combat.

Parmi les reporters mêlés à l’escorte se trouvait mon ami Saladier, rédacteur militaire au journal l’Éleveur d’abeilles. Il suivit d’autant plus curieu-