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Page:Mille - Anthologie des humoristes français contemporains, 1920.djvu/427

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Ils avaient tous de belles nattes de cheveux, pour que l’ange chinois de la mort pût les emporter commodément dans l’autre monde.

Mais l’ange chinois de la mort eut le tort de ne pas se presser, et fut devancé par Harvey, Jim and Co, marchands de cheveux à Shangaï, qui arrivèrent avec une bonne équipe et quelques tombereaux, et coupèrent tranquillement les trente-cinq mille nattes.

(Contes de Pantruche et d’ailleurs ;
Juven et Cie édit.)

LES MÉDECINS SPÉCIALISTES

La raillerie ne désarmera jamais devant la médecine… Et pourtant, jamais, nous pouvons le dire, les médecins n’ont été aussi sérieux et aussi habiles qu’aujourd’hui.

Seulement on ne suit pas les traitements.

On va les voir comme des sauveurs, et si l’on n’est pas guéri au bout de huit jours, on cesse d’obéir à leurs prescriptions. Alors on dit : Un tel ne m’a rien fait…

C’est que vous ne l’avez pas écouté. Si vous l’aviez écouté, il vous aurait guéri. Il fallait observer votre régime pendant quatre, huit mois, le temps nécessaire.

Vous connaissez Siméon… C’est ce gros garçon barbu, avec une redingote. Mais oui… voyons. Vous ne connaissez que ça. Siméon vient me voir il y a quatre ans. Il savait que j’ai toujours été en rapport avec les sommités du monde médical, à Paris. Siméon pesait à cette époque deux cent soixante-dix livres. Il voulut maigrir… Je lui indique l’adresse du docteur Belarthur, rue Lafayette… Il y va…