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Page:Mille - Anthologie des humoristes français contemporains, 1920.djvu/52

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ANTHOLOGIE DES HUMORISTES

Au hochequeue.
Regarde. Le bois chante un hymme aérien.
Parmi les Cupidons, marmaille vive et leste,
Bambins ailés, Vénus, bonne d’enfants céleste,
Sourit dans l’ombre à Mars, le divin Tourlourou.

UN NUAGE.

Le bonheur, c’est le ciel !

UN RAMIER.

Le bonheur, c’est le ciel !C’est le nid !

LA CHOUETTE.

Le bonheur, c’est le ciel ! C’est le nid !C’est un trou.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

{Théâtre en liberté ; Hetzel et Quantin édit.)

BON CONSEIL AUX AMANTS

L’amour fut de tout temps un bien rude Ananké ;
Si l’on ne veut pas être à la porte flanqué,
Dès qu’on aime une belle, on s’observe, on se scrute ;
On met le naturel de côté ; bête brute,
On se fait ange ; on est le nain Micromégas ;
Surtout on ne fait point chez elle de dégâts,
On se tait, on attend, jamais on ne s’ennuie,
On trouve bon le givre, et la bise, et la pluie,
On doit dire : J’ai chaud ! quand même on est transi.
Un coup de dent de trop vous perd. Oyez ceci :

Un brave ogre des bois, natif de Moscovie,
Était fort amoureux d’une fée, et l’envie
Qu’il avait d’épouser cette dame s’accrut
Au point de rendre fou ce pauvre cœur tout brut.
L’ogre, un beau jour d’hiver, peigne sa peau velue,