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Page:Mirabeau - Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, 1882.djvu/131

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LE RIDEAU LEVÉ


loppant ses appas et ses grâces, répandait la flamme dans nos veines ; ce qu’elle nous versait devenait un torrent de feu ; je désirais enfin moi-même avec violence, rien ne m’eût effrayée. Nos attraits, presque toujours à découvert, produisaient le même effet, et nous voyons sans cesse à nos yeux des signes palpables de leur pouvoir. Enfin, chère Eugénie, parlons sans figure, ils ne débandaient point. Rose ne pouvant plus y tenir, s’écria :

— Vernol, prends ta femme ; pour moi, — se jetant entre les bras de son papa, — je tiens mon mari !

Elle s’était déjà saisie de son vit, qu’elle fixait depuis longtemps ; déjà Vernol me tenait embrassée, et sa main s’était emparée de mon con, lorsque mon papa nous arrêta.

— Attendez, mes enfants, il y a une condition à laquelle j’attache ma complaisance ; il est juste que j’en sois payé. Si Vernol le met à Laure, je veux imiter cet homme de cour qui, faisant coucher avec sa femme un page qu’elle aimait, faisait dans le cul de ce page la même opération qu’il faisait dans le con de la dame ; il faut de même que pendant qu’il foutra Laure, son cul soit à ma disposition.

Je me persuadai dans l’instant que les beautés de Vernol lui avaient inspiré des désirs, comme ils avaient fait naître les miens ; j’en fus enchantée, j’en devenais plus libre de me livrer à mes désirs, et cette pensée me dégagea d’une entrave qui jusque-