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Page:Mirabeau - Le Rideau levé ou l'éducation de Laure, 1882.djvu/144

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LE RIDEAU LEVÉ


telle impression sur elle, que, se laissant aller sur le dos, et donnant deux ou trois coups de cul, elle leur fit connaître qu’elle déchargeait.

Tous voulaient dans cet instant monter sur elle, mais elle les arrêta :

— Je veux avant, dit-elle, prononcer mon jugement.

Le plus âgé fut tenu de payer les vins et les liqueurs ; Vernol aurait été chargé du restant, s’il n’eût été pour tous exempté des obligations de la convention dont il n’était pas. Ce fut au second, presque du même âge que le premier, que cette chance tomba, n’étant guère mieux fourni que Vernol. Il était d’une figure agréable, et Rose, pour dissiper le chagrin qu’il témoignait, lui promit qu’il serait le premier à passer aux épreuves ; elle les désirait avec passion : tous ces vits, toutes ces couilles l’avaient mise en fureur. Ils la prièrent de les y admettre ; elle ne se fit pas presser ; et se renversant sur le lit, elle tendit la main à celui auquel elle l’avait promis, qui, sautant sur elle, enfonça sur-le-champ son dard dans l’anneau qu’elle lui présentait ; Vernol le suivit et les trois autres à leur tour, selon la gradation qu’elle avait observée. Rose, enchantée, arrosée de foutre, nageait dans le plaisir ; sans cesse déchargeant, à peine avait-elle le temps de respirer ; l’un n’avait pas plutôt quitté la lice, que l’autre aussitôt y rentrait.