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Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/188

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morale, la religion, étaient bouleversées, au point qu’il n’y démêlait plus rien. Pourtant, dans son trouble, une espérance lui restait. Fanchette s’était peut-être trompée. Il balbutia :

— T’es sûre que c’est d’ li ? rappelle-tè… T’es ben sûre que c’ n’est pas du garçon à maît’ Pitaut ?…

La Fanchette haussa les épaules.

— Vous me prenez donc pour eune sale ?… Voudriez peut-être que j’couche avé tout le monde ?

Non certainement, il ne le voulait pas. Mais le garçon à maît’ Pitaut n’était pas tout le monde, sapristi ! Puisqu’elle avait « tant fait de coucher avec quelqu’un », pourquoi n’avoir pas choisi celui-là, un brave et honnête homme, qui possédait de la religion et une ferme superbe ? Jamais, non, jamais on ne lui ferait admettre pareille chose. Ainsi, c’était donc fini ! Des beaux rêves qu’il avait formés pour l’établissement de ses enfants, aucun ne devait se