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Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/262

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« J’allai vers la Fontaine au Grand Pierre… Tout autour, jusqu’à l’horizon, ce n’est que de la bruyère maigre, qui pousse entre des tas de cailloux. Pas un arbre, pas une maison proche, pas un chemin qui aboutisse là !… En fait d’êtres vivants, on ne voit parfois que des moutons qui paissent, les bergers, de temps à autre, quand il n’y a plus d’herbe, là-bas, dans les champs… Auprès de la fontaine, se trouve une carrière de marne, profonde et abandonnée depuis des siècles… Les broussailles dissimulent aux yeux, la gueule béante des puits… C’est là que je viens cacher mon fusil, lorsque je suis averti de la visite des gendarmes… Qui oserait s’aventurer en cet endroit désert, et que bien des gens croient hanté des revenants ?… Donc rien à craindre… Je jetai l’enfant dans la carrière, et j’entendis le bruit de sa chute, au fond… ploc !… Le petit jour pointait très pâle, derrière le coteau…

« En rentrant, dans le chemin de la