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Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/300

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fait une ceinture de prés verts, de moissons d’or, de pampres joyeux ; et le bonheur et la richesse, éternellement, s’échappent des germes éclatés. L’homme y travaille dans la paix, y chante dans l’amour, s’y élève dans la prière, et tout prie, aime, travaille autour de lui. Jette ton glaive, prends la charrue que traînent, dans les bons sillons, les bœufs pensifs et résignés ; au lieu des fanfares de tes trompettes qui suggèrent à l’homme les homicides ivresses, au lieu des cris sauvages qui appellent la mort, écoute, le soir, au penchant des collines, le son des pipeaux, les clochettes des bergeries, le chantonnement doux des pâtres ; écoute, dans les grandes plaines qui se réveillent, l’alouette qui salue de ses chansons le travail, la paix, l’amour.

La Guerre

Trêve à la rhétorique, vieille sotte ! Je n’ai que faire de tes lamentations. Garde ta houlette, ta peau de mouton et ta virgilienne