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Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/360

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Vous allez voir ça. Il faut qu’elle prenne l’huile, ça se comprend ; mais quand elle aura pris l’huile, dans cinq minutes, vous serez étonné vous-même comment elle va. C’est une rude lampe, au contraire, et je m’y connais… une bien rude lampe !

On attendit cinq minutes. Et l’opération recommença, suivie du même phénomène.

— Vous voyez bien qu’elle n’a pas de piston.

Albaret me regarda d’un air de pitié.

— Mais si elle n’avait pas de piston, Monsieur, ça ne serait pas une lampe, et c’est une rude lampe… Seulement, il faut qu’elle prenne l’huile, et quand elle aura pris l’huile… dans dix minutes… vous verrez qu’il n’y a nulle part une lampe comme ça… Pas de piston ?… Vous voulez vous amuser… Pas de piston ? Ça ne serait pas à faire !… Attendez voir un quart d’heure… C’est moi, Albaret, le premier lampiste du pays, qui vous le dis… Oui, dans une petite demi-heure, seulement.