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Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/69

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LA MORT DU CHIEN


Son maître l’avait appelé Turc.

Il n’avait pourtant rien d’un Turc, le pauvre : bien au contraire. Il était maigre, jaune, triste, de mine basse et de museau pointu, avec de courtes oreilles mal coupées, toujours saignantes, et une queue qui se dressait sur son derrière comme un point d’interrogation.

L’été, Turc allait aux champs, gardait les vaches, aboyait le long des routes après les voitures et les passants, ce qui lui attirait force coups de pieds et force coups de pierre. Sa grande joie, c’était, au milieu d’un