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Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/125

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de plus en plus forte et retentissante…) Eh bien ! ces flammes… ces fumées… ces tortures… ces machines maudites qui, chaque jour, à toute heure, broient et dévorent mon cerveau, mon cœur, mon droit au bonheur et à la vie… pour en faire la richesse et la puissance sociale d’un seul homme… Eh bien… éteignez ça… détruisez ça… faites sauter tout ça… (Il lâche rudement la main de Robert.) Après, nous pourrons causer…

Robert

Prenez garde, malheureux !… Il y a ici une femme qui meurt… et de pauvres petits qui dorment !… (Robert referme la porte. Jean remonte par le haut de la scène où il s’affale sur une chaise, la tête dans ses mains.) Vous êtes un enfant… (Silence, Robert marche vers lui et lui frappe sur l’épaule.) Êtes-vous plus calme maintenant ?… (Jean lève les yeux, sans parler, vers Robert, et le regarde avidement.) Donnez-moi votre main…

Jean tend la main.

Jean

J’ai eu tort… j’ai…

Robert, l’interrompant doucement.

Ne dites plus rien… Ah, votre souffrance, je la connais… c’est la mienne !…


Silence. Rentrent Geneviève, Madeleine. Louis Thieux apparaît dans la porte, et, après de silencieux adieux, rentre dans la chambre.