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Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/269

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Le Voleur

Extrêmement sympathique… Vous avez un goût exquis… exquis…

Le Volé

Vous me flattez…

Le Voleur

Du tout… Je dis la vérité… Et par ces temps de modern-style… le goût est une chose si rare !… Oh !… je m’y connais…

Le Volé

Je vois, en effet, que nous aimons les mêmes choses… C’est charmant…

Le Voleur

N’est-ce pas ?… C’est un lien… moral… une solidarité, si j’ose dire… Mais… pardon… Puisque vous désirez… et j’en suis moi-même ravi… que nous fassions un petit bout de causerie… ne pensez-vous pas… qu’il serait prudent à vous… de passer un vêtement de chambre ?… Votre déshabillé me navre… Il fait froid, ici… et l’on a, si vite, attrapé cette maudite grippe…

Le Volé

Vous avez raison… Veuillez donc m’excuser… Une minute… (Fausse sortie, revenant.) D’ailleurs, il me déplairait fort être avec vous en reste de franchise et de politesse.

Le Voleur, s’inclinant.

Monsieur…

Le Volé

Et je me vois forcé de faire prévenir le commissaire