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Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/283

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Le Voleur, un peu ironique.

Ai-je besoin de vous dire, cher Monsieur, sans vouloir vous désobliger par une comparaison qui, en somme, n’a rien d’offensant pour vous… que ce fut un moment mille fois plus beau, mille fois plus émouvant, que celui… où vous m’apparûtes… nu aussi ?…

Le Volé

N’insistez pas, Monsieur… Je n’ai pas les mêmes prétentions et les mêmes ressources que cette dame… Continuez, je vous prie… Brune ?…

Le Voleur

Rousse…

Le Volé

La couleur que j’aime…

Le Voleur

Elle était adorablement désirable ainsi… Sa beauté… le désordre de sa toilette… son épouvante… et le reste… tout cela m’excita au plus haut point… Instantanément l’amoureux se substitua en moi au voleur : « Grâce, grâce !… par pitié !… Ne me tuez pas… tout ce que vous voudrez… mais ne me tuez pas ! » Je tombai aux pied de cette femme charmante et dévêtue… Je la suppliai de nne rien craindre de moi : « Ô ta bouche !… tes seins !… tes yeux !… tes cheveux !… » Et je l’entraînai… toute frissonnante, dans sa chambre…

Le Volé

Ah ! Ah !… j’adore les histoires de femmes. Alors ?