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Page:Mirecourt - Émile de Girardin.djvu/26

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l’éducation régulière qui lui manquait. Son premier précepteur n’avait pas réussi à étouffer le souvenir de ses jeunes années ; mais Émile ne s’ouvrait là-dessus à personne. Il souffrait de son isolement sans daigner se plaindre ; il sentait toute la portée de l’injustice commise à son égard, et se jurait tout bas d’obtenir, un jour, réparation de cette injustice.

À dix-huit ans, il quitta la campagne et revint à Paris.

Sa première visite fut pour madame Choisel. La brave femme avait beaucoup vieilli, mais son cœur était toujours le même. Retrouvant devant elle, grand et fort, ce petit baron qu’elle avait tant choyé jadis, elle s’émerveilla, le caressa, l’interrogea et tailla des bavettes à n’en plus finir.