Aller au contenu

Page:Mirecourt - L'abbé de Lamennais.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jamais le génie d’un homme ne s’était élevé plus haut dans les régions de la poésie et de l’éloquence.

À côté de pages célestes et remplies d’une évangélique douceur, il y a dans ce livre des pages sanglantes marquées au fer rouge de la haine :

« C’était par une nuit sombre ; un ciel sans astres pesait sur la terre comme un couvercle de marbre noir sur un tombeau.

    Pour apaiser le cri de ses entrailles vides,
    De grands mots galopant sur des coursiers sans bride
    Ne valent pas un peu de pain.

    Et du pain, ce n’est pas des phrases factieuses,
    Des déclamations furibondes et creuses,
    Effets tirés sur lui par la mauvaise foi.
    Tes pamphlets qu’il achète à l’étal de Pagnerre
    Sont un dernier impôt levé sur la misère,
    Et ne profiteront qu’à Pagnerre et qu’à toi.