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Page:Mirecourt - Lamartine.djvu/67

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À la place du poëte sublime, on trouvera l’orateur nuageux, le déclamateur sonore et vide, l’homme de parti sans horizon, sans boussole, entraîné par toutes les vagues, se heurtant à tous les écueils. À la place du chrétien, nous verrons le philosophe inquiet, irrésolu, frappant à la porte de tous les systèmes, partageant tous les doutes, entrant aujourd’hui dans les idées de l’un, demain dans celles de l’autre, tâtonnant, pataugeant, ne voyant plus clair, et n’ayant pas le courage de remonter cette échelle radieuse d’où il est volontairement descendu.

À quelle cause devons-nous attribuer la décadence d’un esprit si noble et si élevé ?

Comme tous les anges de lumière, Lamartine s’est perdu par l’orgueil.