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Page:Mirecourt - Lamartine.djvu/77

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solennel et d’irrésistible. On finissait par oublier son défaut de logique, ses argumentations incohérentes, et l’on se laissait entraîner au charme de cette phrase mélodieuse, qui murmurait en prose des réminiscences de poëte.

Quand les collègues de Lamartine le voyaient se diriger vers la tribune, ils se disaient tout bas :

— Bon ! nous allons avoir de la musique !

Toute l’histoire du rôle que joua notre héros en 1848 est contenue dans ce mot.

Il avait travaillé quinze ans pour changer sa lyre contre un bâton de législateur, et, au bout du compte, c’était toujours la lyre qui lui restait entre les mains.