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Page:Mirecourt - Meyerbeer.djvu/21

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musical, si parfois ils se sentaient entraînés sur la route de l’inspiration.

« C’était, dit M. Léon Kreutzer[1], à qui des jeunes disciples se hasarderait le premier à s’affranchir des entraves, et à entr’ouvrir un peu les portes de l’idéal, quitte à avoir les yeux éblouis par une lumière trop éclatante. Lorsque ces bouillants improvisateurs, s’abandonnant sans règles à l’ardeur de leur imagination, couraient ainsi à la recherche de l’inconnu, croisant les rhythmes, les desseins, les modulations au gré de leur caprice, le bon abbé s’arrêtait tout surpris ; il ne reconnaissait plus ses sages élèves de la veille. Il ne grondait pas, mais il devenait un peu triste. Peut-être souffrait-il dans son orgueil. Ces hardiesses lui révélaient des sources d’inspiration auxquelles il ne lui était pas permis de s’abreuver. Il s’avouait qu’il avait à peine fait la moitié du chemin, et que l’heure était

  1. Critique musical, beaucoup plus distingué que le napolitain Fiorentino.