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Page:Mirecourt - Rachel,1854.djvu/33

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tant certaines petites anecdotes fort piquantes sans doute, mais qui frisent le scandale, celle-ci par exemple :

« Dans ses moments de dépit et de colère intimes (Intimes ! y songez-vous, docteur ? Vous êtes un fat !), Mlle Rachel montre parfois la même intempérance de langage que M. Thiers. Elle s’était prise, un jour, de querelle avec moi. (L’intimité mène si loin !) Je lui tenais tête : j’entendis s’échapper de ses lèvres, à petit bruit, le mot canaille ! On se réconcilia, (Peste ! après un pareil mot ?)

« — Tout cela est bel et bien, lui dis-je ; Mais vous m’avez apostrophé d’une de ces injures que personne ne s’était jamais permis de m’adresser ; vous m’avez appelé canaille !

« — Plaignez-vous, me répondit-elle en riant, ce n’est que depuis ce moment-là que vous êtes de la famille[1]. »

  1. Mémoires d’un Bourgeois de Paris, tome IV, page 234.