Aller au contenu

Page:Mirecourt - Rachel,1854.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

point d’appui, je soulève le monde ! »

Rachel a trouvé le point d’appui d’Archimède.

Toutes les fois qu’elle aborde un rôle, elle va trouver Samson, qui le lui explique, le lui mâche en quelque sorte, depuis le premier vers jusqu’au dernier, réglant les poses, les intonations, les gestes, éclairant du flambeau de l’art cette belle intelligence incertaine et presque aveugle.

Samson tient les ressorts du génie de Rachel, il a dans la main les clefs de sa voix.

La passion, l’ironie, le désespoir, la terreur, il fait tout naître, tout résonner, tout frémir. Il n’est pas une note dans ce gosier d’airain dont il ne sache les res-